POEMES

SOUS TON OBJECTIF

Sous ton objectif...
Tout me semble si naturel
J'ai la légèreté d'une aquarelle
Je me laisse saisir en confiance
Sans manifester aucune méfiance
Je suis comme dans un cocon protecteur
Sous l'éclat de tes projecteurs

Sous ton objectif...
Je suis réellement, Moi
Je pose le coeur en émoi
Attentive à tes moindres réactions
Imaginative pour servir nos créations
Je suis dans un autre univers
Où je ne redoute aucun revers

Sous ton objectif...
Ma véritable beauté est mise en lumière
J'aime être regardée de cette manière
Car il est question de la beauté du coeur
Que beaucoup méprisent d'un air moqueur
Or, seule, cette beauté là nous intéresse
Puisqu'elle est annonciatrice de gentillesse

Sous ton objectif...
La photographie est une rencontre humaine
Aucun de tes Modèles, tu ne malmènes
Tes images sont le reflet de ton âme
Si généreuse et remplit de flammes
Passionnées vis-à-vis de cet Art
Que tu pratiques avec art

(Laurine, Novembre 2007)

PHOTO DE CLASSE

Petite Ecole...
D'un village de province
Parsemée de princesses et de princes
Répartis dans quelques classes
Personne ne peut demeurer de glace
Devant leurs rires et éclats de voix
Sans accourir dans leur voie

Petite Ecole...
Aujourd'hui en grande effervescence
L'évènement, il faut le dire, a un sens
Il en va de la mémoire de l'établissement
Qui risque de s'effacer tout doucement
Afin d'éviter cela, un drôle de Monsieur
Reste posté au milieu de la cour, l'air soucieux

Il manipule avec précaution un curieux appareil
Il semble pour l'heure, le maîtriser, sans pareil
Il paraît s'inquiéter de l'intensité de la lumière
Il observe un instant le ciel, comme dans une prière
Il parcourt de son regard le modeste décor
Qui a été retenu par tous, d'un commun accord

Petite Ecole...
Sous ses indications, a rassemblé ses élèves
Alignés au milieu de la cour tels des glaives
Ils attendent avec impatience, le fameux oiseau
Qui doit sortir de cet appareil à travers son faisceau
L'agitation commune est grande parmi cette assemblée
Qui crie "Wistiti !"
Tel un sifflement émanant d'un champ de blés

(Laurine, Novembre 2007)

LA VRAIE BEAUTE

Suis-je encore suffisamment belle et désirable ?
Mon utérus est-il aussi désséché qu'un fruit d'érable ?
Ma croupe attise-t-elle encore la jalousie des femmes ?
Je me sens vide. Vais-je tirer ma révérence et perdre ainsi mon âme ?
Les hommes se batteront-ils de nouveau pour moi ?
Réussiront-ils, au final, à me soutirer un semblant d'émoi ?
La jeunesse doit-elle, seule, garder ses lettres de noblesse ?
Pourquoi devrais-je toujours cacher ce qui me blesse ?
On me dénomme pudiquement : "Femme d'âge mûr"
Devant tant d'hypocrisie, je fonce droit dans le mur
Mon visage n'est pourtant pas encore strié de rides
Mais, déjà, je sens se resserer cruellement la bride

Qu'en pensez-vous ?
Demande le Modèle

La vraie beauté... réside dans les yeux de celui qui regarde
Lui répond... son photographe

(Laurine, Août 2007)

TANT PIS

Tant pis... si pour m'avoir tu m'as kidnappée
Tant pis... si ma famille a juré de te scalper
Tant pis... si tu as choisi la voie de la criminalité
Tant pis... si tu ne sais agir que par vénalité
Tant pis... si dans ton monde c'est la loi du plus fort
Tant pis... si la faucheuse supervise tous tes efforts
Tant pis... si ton existence n'est peuplée que d'armes et de sang
Tant pis... si tes propos sur la valeur de la vie; sont parfois blessants
Tant pis... si pour certains tu appartiens aux rebuts de l'Humanité
Tant pis... si la domination te sert à assouvir ta vanité
Tant pis... si dans ton univers, c'est le règne de la violence
Tant pis... si entre le Bien et le Mal, jamais ton coeur balance
Tant pis... si ta cellule est réservée en prison, tout au fond du couloir
Tant pis... si nos regards se caressent au sein d'un parloir
Tant pis... si tes complices d'aujourd'hui; seront tes ennemis de demain
Tant pis... si nos enfants deviendront les cibles de leurs hommes de main
Tant pis... si tu rendras l'âme à l'aide d'une balle dans le coeur
Tant pis... si tu n'as jamais été un enfant de choeur
Tant pis... si mon amour pour toi génère des souffrances
Tant pis... si ta passion pour moi, suscite des méfiances
Tant pis... si en amour il n'existe aucune règle qui vaille
Tant pis... si un jour, devant ta dépouille; je défaille
Tant pis............................................................................

(Laurine, Septembre 2009)

LE DERNIER VERRE

Ce matin encore je me suis levé la bouche pâteuse
Contrariée, ma femme s'en est allée, d'une voix râleuse
Titubant en direction du salon, j'ai été pris de nausées
J'ai vomi sur la moquette dans une position mal aisée
Glissant sur ma vomissure, ma tête a cogné la table basse
Me relevant avec peine, mon pied a trébuché sur la contrebasse

"Tu as bu papa ?", a questionné le regard triste, ma fille Emilie
A six ans elle se demande souvent pourquoi je bois jusqu'à la lie
Ne sachant quoi lui répondre, j'ai rampé à quatre pattes vers le garage
Je cherchais la main tremblante une bouteille que j'y avais cachée; fou de rage
Antoine, mon fils âgé de douze ans s'est précipité vers ma direction, très en colère
"Sale ivrogne !" s'est-t-il écrié; jetant furieux ma bouteille d'alcool dans les airs

Ma femme est rentrée tôt du travail, visiblement très nerveuse
Elle subvient seule aux besoins de la famille en tant que serveuse
"Je pars avec les enfants !", m'a-t-elle lancé avant de laisser paraître des pleurs
Ils ont quitté la maison tous les trois, bagages en mains, sans aucun heurt
J'ai couru chercher une bouteille que j'ai vidé en sanglots, au goulot
Cela fait bien de nombreuses années que mon palais a oublié le goût de l'eau

Mon patron m'a licencié sans aucune forme de délicatesse
Je me rendais souvent au travail le matin,dèjà en état d'ivresse
J'ai été radié de la liste des demandeurs d'emplois,fort récemment
L'ébriété me faisait oublier des entretiens d'embauche régulièrement
Je n'ose plus sortir de mon domicile car je suis paralysé par la honte
Je saisi fébrilement une bouteille, lorsque la souffrance sans relâche monte

En pleurs...
Je me demande : "Quand boirai-je enfin le dernier verre ?"

(Laurine, Février 2010)

J'AI MAL

Tu m'as connue, j'étais encore une enfant
Tu m'as vue grandir, devenir femme
Aujourd'hui, de tristesse, mon coeur se fend
A l'idée de voir s'éteindre en toi cette flamme
Je sais que face à la maladie, tu te défends
Mais, mon coeur saigne comme découpé par plusieurs lames

J'ai Mal...
De te découvrir si amaigri dans ce lit d'hôpital
De te déviner si vulnérable dans cette salle
De sentir la mort s'approcher, lentement, dans le dédale
J'ai peur qu'il s'agisse pour toi de la phase terminale
Existe-t-il un traitement contre la souffrance au final ?

Le cancer du poumon, insidieusement te ronge
Je viens d'apprendre que c'est le plus mortel
A tes nombreuses années de tabagisme, dépassée; je songe
Dans mon insouciance, secrètement, je te croyais immortel
J'abdique devant l'immense douleur où je me plonge
Dois-je réciter des prières tout près d'un Autel ?

J'ai Mal...
De te découvrir si amaigri dans ce lit d'hôpital
De te deviner si vulnérable dans cette salle
De sentir la mort s'approcher, lentement, dans le dédale
J'ai peur qu'il s'agisse pour toi de la phase terminale
Existe-t-il un traitement contre la souffrance au final ?

Cette maladie sournoise t'a fait perdre l'appétit
Anéantie, je crains la formation de métastases
La chimiothérapie te sauvera-t-elle, petit à petit ?
Avec la médecine moderne serai-je de nouveau en phase ?
En sanglots, à l'école de la vie; je me convertis
La plume tremblante, je ne peux terminer ma phrase

J'ai Mal...
De te découvrir si amaigri dans ce lit d'hôpital
De te deviner si vulnérable dans cette salle
De sentir la mort s'approcher, lentement, dans le dédale
J'ai peur qu'il s'agisse pour toi de la phase terminale
Existe-t-il un traitement contre la souffrance au final ?

(Laurine, Juillet 2009)

MON PAPA

Bonjour Madame. Je m'appelle Sandra et j'ai dix ans
Vous êtes ma chanteuse préférée depuis le Nouvel An
J'ai adoré votre dernière chanson intitulée : "Bonne Année"
Aussi, je vous envoie cette lettre car je suis vraiment malmenée
Perdue, à part vous, je ne sais pas du tout à qui en parler
Pour vous écrire, je me suis cachée au fond d'une allée

Je souhaite vous parler de mon papa qui vit avec moi
Nous partageons lui et moi un gros secret, depuis plusieurs mois
Personne n'est au courant car il m'a toujours dit : "C'est notre secret"
Pour m'encourager à garder le silence, il m'a offert un bracelet dans un coffret
Tout au fond de moi, je me doute que c'est mal ce qu'on fait
Mais, j'évite de lui dire non car son visage se défait

Mon papa m'amène souvent avec lui dans une carrière
Le pantalon baissé, il s'allonge sur la banquette arrière
A l'aide de sa main il commence à secouer sa zigounette
En même temps, il fait entrer et ressortir son doigt de ma foufounette
Dès qu'un liquide blanc sort de sa zezette; il crie très fort
Des larmes coulent sur mes joues sans que je réalise un effort

Je fais appel à vous car je ne sais plus quoi faire
J'ai quitté l'allée pour me rapprocher d'un chemin de fer
Je pense très fort à ma maman qui n'est pas au courant
Il me semble que les rails comportent du courant
Peut-être devrais-je me jeter sous un train
Et ne plus souffrir de mon triste train-train ?

(Laurine, Juillet 2009)

POURQUOI ?

Je me regarde tristement, les yeux humides, dans le petit miroir
Je m'enfonce chaque jour un peu plus dans un profond désespoir
La vie m'est devenue insupportable car mes rêves se sont évanouis
J'ai l'impression que plus jamais je ne pourrai être épanoui
Je me lève péniblement tous les matins, sans aucun véritable but
Je donnerai cher pour pouvoir de nouveau marquer des buts

Ma destinée a tourné court en une fraction de seconde
Depuis, mon visage ne quitte plus cette expression furibonde
Que faire de mon existence quand plus rien n'a vraiment de sens ?
Mes parents me reprochent parfois, à tord, de manquer de décence
Néanmoins, ce ne sont pas eux qui se retrouvent en fauteuil roulant
D'ailleurs, leurs propos me semblent par moments plus que désolants

Qu'ai-je fait pour être victime à quatorze ans d'un attentat terroriste ?
Ancien footballeur, je suis amputé des deux jambes à cause d'un intégriste
Mon ambition était de devenir plus tard un footballeur professionnel
Je m'intéresse à ce sport d'équipe, il est vrai, depuis l'école maternelle
Mon rêve s'est cruellement évaporé du fait de l'obscurantisme
Je ne jouerai plus jamais sur un terrain de football à cause du fanatisme

Pour quelles raisons l'être humain redoute-t-il à ce point l'altérité ?
Est-ce cet héritage qu'il laissera au final à sa postérité ?
D'où lui vient ce besoin viscéral de vouloir dominer son prochain ?
Pour l'absoudre de ses fautes; dois-je prier sous un crachin ?
D'où l'espèce humaine tient-t-elle cette recherche d'asservissement de l'autre ?
Est-t-il si ardu de considérer ceux qui sont différents, comme étant des nôtres ?
Pour quels motifs le genre humain est-il tant attiré par l'accession au pouvoir ?
N'est-ce pas pour cette raison que l'Homme passe devant plus faible que lui; sans le voir ?
Quels sont ses arguments lorsqu'il emploie la violence pour imposer sa vision du Monde ?
Est-ce indispensable de se parer d'armes et de bombes, pour affronter la fronde ?
Est-t-il si difficile pour l'Homme de faire preuve de tolérance ?
Est-ce nécessaire de tuer son semblable pour exprimer ses croyances ?

Aussi, je n'ai qu'une question à poser à l'espèce humaine : "Pourquoi ?"

(Laurine, Août 2016)

ENTRE RAISON ET DERAISON

"Pourquoi vous m'enfermez ? Vous n'êtes qu'une bande d'incapables !
Docteur, j'ai des droits vous savez ! Vous êtes vraiment impitoyables !
Je conteste mon hospitalisation ! J'ai effectivement croisé le diable !
Pourquoi vous ne me croyez pas dites ? J'ai passé une nuit effroyable !
Satan m'a longuement séquestré car je refusais de devenir soudoyable
Ce démon a compris, malgré lui, que je ne serai pas un être corvéable
Je ne saisi pas pourquoi mes propos ne vous paraissent pas croyables
Hé ! Vous ne le savez pas, mais j'ai toujours été une personne très fiable"

Après trois jours d'enfermement; je suis sorti de la chambre d'isolement
L'équipe soignante a retenu cette décision thérapeutique collégialement
J'ai cessé de converser avec le diable; suite à l'administration de calmants
Visiblement, je ne représente plus un danger pour les autres; médicalement
J'avoue que mes hallucinations reviennent, lorsque je cesse mon traitement
Ma souffrance psychique m'empêche alors de me comporter normalement
C'est la raison pour laquelle je me retrouve souvent très isolé socialement
La majorité de mes proches se détournent de moi, démunis; généralement

Les malades mentaux comme moi, sont très stigmatisés dans cette société
Le fait d'être considéré tels des êtres anormaux; est source de contrariétés
Le jugement des autres est alors très redouté et provoque de réelles anxiétés
Dans cette société du bien-être, la folie n'a pas sa place; je relève, sans gaîté
Les dirigeants politiques édictent diverses lois pour nous contenir; inquiétés
Nous sommes assimilés à des citoyens de seconde zone; je repense, hébété
Comment une société dite progressiste peut rejeter les fous; sans aucune piété ?
Vais-je de nouveau finir en chambre d'isolement, sans consentement, cet été ?

La psychiatrie est une discipline médicale peu valorisée parmi les internes
Les malades mentaux sont négligés par nombre de ceux qui nous gouvernent
Ces derniers prétendent souvent se soucier de notre bien-être global. Balivernes !
A force de pallier au manque de personnel; les soignants ont souvent des cernes
Je viens à l'instant d'avoir un vif échange sur cet épineux sujet avec un externe
Il ne comprenait pas le désarroi des soignants; alors j'ai dû éclairer sa lanterne
Il y a peu de structures adaptées aux fous dans cette société dite ultramoderne
"Les lits manquent en psychiatrie !", s'est écrié une soignante le visage terne

(Laurine, Avril 2023)

CORRIDA

Je sens l'angoisse m'envahir en avançant très lentement vers l'arène
La peur qui m'étreint m'empêche de conserver une démarche sereine
Mon anxiété me fait regretter les verts pâturages de ma chère Touraine
J'aimerais m'échapper pour aller me réfugier dans une cache souterraine
Je souhaiterais à l'instant que mes membres soient rongés par la gangrène
Les spectateurs présents dans cette arène ne sont-ils pas des oligophrènes ?
Je préfèrerais encore être exhibé des journées entières dans une fête foraine
Pour éviter cet enfer; il faudrait que je dispose d'une puissance souverraine

Je ne comprends pas pour quelles raisons ce torero s'acharne ainsi à m'agresser
Il n'a de cesse de lancer ses banderilles sur moi dans le seul but de me blesser
Désorienté, je cherche vainement une échappatoire à ce vrai calvaire; angoissé
Acculé, je cherche désespérément à fuir ses provocations et attaques; menacé
J'essaie d'éviter les poignards qu'il enfonce dans ma chair; je suis pourchassé
Je ne compte plus le nombre de coups d'épées, de piques que j'ai dû encaisser
Ce jeune torero a décidé de ma mise à mort en public dans le but de m'effacer
Je cours vers lui et enfonce mes cornes dans son ventre; au lieu de le tabasser

Il est exclu que je me laisse faire par la perversité, le sadisme des êtres humains
Le torero est mal en point : on le met sur une civière. Il paie ses actes inhumains
Je n'éprouve pas de pitié pour lui. En a-t-il eu pour moi ? Je m'écarte de son chemin
L'Homme a tendance à vouloir dominer les animaux au lieu de nous tendre la main
Ne serait-ce pas plus intelligent de mettre nos diverses connaissances en commun ?
Pourquoi faire preuve d'une telle cruauté envers un animal en jouant les surhumains ?
J'espère vraiment retrouver les belles prairies verdoyantes de la Touraine dès demain
Peut-être pourrais-je enfin mener une existence paisible et sereine, le lendemain ?

(Laurine, Mai 2023)

ALTERITE

Bonjour à vous mon très cher Adhémar. J'espère que vous vous portez bien
Je vous écris du département du Jura en compagnie d'un vrai bellecombien
Je souhaite vous faire part de mes observations portant sur les êtres humains
Ces derniers adoptent parfois des comportements que je qualifie d'inhumains
Il est vrai, je ne saisi pas pourquoi certains parmi eux font preuve de racismes
Leurs propos et leurs actes se fondent sur des préjugés hérités du colonialisme
Comment peut-on juger un être humain en se basant que sur des présupposés ?
Je souligne auprès de vous que ce type de comportement me donne des nausées
Actuellement, on observe parmi les humains une progression de la xénophobie
Cette hostilité envers les étrangers se traduit notamment à travers l'islamophobie
J'entends également des propos abominables qui sont dictés par l'antisémitisme
Ces antisémites justifient leurs opinions par un discours empreint de patriotisme
Une tendance observable est le rejet massif manifesté vis-à-vis de l'immigration
Les personnes d'origine immigrée sont parfois victimes d'actes de discriminations
Par ailleurs, je constate une réelle dédiabolisation de l'extrême droite en Occident
Cependant, la majorité des immigrés aspire à s'intégrer comme leurs ascendants
Il en va de la responsabilité des divers dirigeants politiques de promouvoir l'altérité
Leurs discours devraient valoriser la diversité auprès des citoyens sans ambiguïtés
D'ailleurs, les responsables politiques devraient mettre en avant le multiculturalisme
Ces derniers devraient également encourager le développement du multilinguisme
Un être humain peut être intégré dans un pays sans pour autant renier ses origines
En effet, l'acte d'intégration ne doit pas être synonyme de reniement de ses racines
Je rajoute que tout être humain évolue en développant de multiples appartenances
Il n'est pas pertinent de réduire une personne à une seule catégorie : sa provenance
Mon cher Adhémar, j'espère que vous ne me prendrez pas pour une simple idéaliste
Il me semble avoir échangé avec vous, dans cette lettre, des observations réalistes
Au plaisir de vous lire en retour car j'apprécie vraiment nos échanges épistolaires
Je me réjouis déjà à l'idée de vous retrouver lors de nos vacances à Saint-Hilaire

Bien à vous, avec toute mon amitié

Agathe

Post-scriptum: Mon très cher Adhémar, un ange Noir a frappé à ma porte ce soir
Il s'agissait d'une femme d'origine africaine; bénévole à la Croix-Rouge française
Elle récoltait des fonds afin de venir en aide à des habitants de Chalonnes-sur-Loire
C'est la preuve que toutes les personnes d'origine étrangère ne sont pas mauvaises
J'admire son engagement auprès des plus démunis dont elle ne tire aucune gloire
A présent, mon tendre ami, je vais devoir vous quitter en fermant là cette parenthèse

(Laurine, Juin 2023)

TRAVAILLEURS MIGRANTS

Ma très chère Agathe, c'est toujours un immense plaisir pour moi de vous lire
Les personnes xénophobes devraient remettre en question leurs divers délires
Je suis très admiratif des travailleurs migrants qui occupent des postes pénibles
Les discours racistes et haineux à leur encontre me paraissent très inaudibles
Comment peut-on négliger à ce point l'apport des étrangers dans l'économie ?
Les dirigeants politiques sont responsables, à mon sens, de cette vraie infamie
Je me demande parfois : "Que serait notre pays sans les travailleurs migrants ?"
J'ai eu une vive discussion sur ce point avec un habitant de Crèvecoeur-Le-Grand
Historiquement, les crises économiques génèrent une hausse de la xénophobie
J'ai souligné cette réalité auprès d'un jeune homme originaire de la Sénégambie
Le genre humain ne semble pas tirer les leçons qui s'imposent; suite à son passé
Cette histoire dramatique de l'humanité, certains tentent, sournois, de l'effacer
Les immigrés consomment et cela a un impact positif sur l'activité économique
Ils ne peuvent être tenus pour responsables d'un chômage devenu endémique
Par ailleurs, une partie des étrangers crée des entreprises et donc des emplois
Une jeune algérienne vient d'ouvrir une charmante auberge à Mont-Saint-Eloi
Hélas ! Les étrangers sont surreprésentés dans les emplois peu ou non qualifiés
Ce sont des clichés des dirigeants d'extrême droite dont il convient de se méfier
Les migrants sont parfois victimes de discriminations dans le monde du travail
Nous pourrons en échanger ensemble, ma chère amie, durant nos retrouvailles
J'ai du mal à saisir les réels objectifs poursuivis par leur loi dite "Immigration"
Face aux discours racistes ambiants; je fais preuve d'une certaine distanciation
Nous ne sommes strictement rien sans les immigrés présents sur notre territoire
Les responsables politiques devraient tirer des leçons de leurs divers déboires
A présent, chère Agathe, je vais devoir vous quitter pour mieux vous retrouver
J'espère que la situation de nos chers étrangers ne se sera pas trop aggravée

Bien A Vous, avec toute ma considération

Adhémar

(Laurine, Février 2024)

Commentaires

Daniel MAURICE
22/02/24
24X36
France
Paris

Unique dans les Books Connaisseurs, artistes
Unique dans son Look Photographes altruistes
Laurine c'est un scoop Savourez cette soliste
Poèmes pas pour les ploucs. Son art est réaliste. Daniel

Ajouter un commentaire

Les commentaires sont vérifiés avant publication.
Nom Message
Pays
Ville
Email
Site web
Message